10 février 2011

Co-dodo, bouh, pas bien!

La Migros (oui, encore elle) a publié un article édifiant dans son dernier magazine, sur le co-dodo et ses méfaits...

Bien sûr, j'ai réagi. Quand je vois un tissu d'âneries, je ne peux pas m'empêcher ;-)

On peut y lire entre autres...

(...) il s’avère aussi, à la longue, dangereux pour le développement de l’enfant.

(...) du point de vue du développement psychique de l’enfant, cela peut poser problème. «Les psychologues et les psychothérapeutes soutiennent, en général, le modèle de l’enfant qui dort dans son propre lit, annonce Claudia Jankech-Caretta, spécialiste FSP pour l’enfance et l’adolescence. C’est mieux pour son autonomie

(bah, si c'est une "spécialiste" qui le dit, c'est que ça doit être vrai?)

L’enfant n’est pas là pour ressourcer sa mère

(ça j'adore, c'est très fort)

car...

la mère ne doit pas confondre sa sécurité avec celle de son enfant

(il faut combien d'années d'études pour sortir un truc pareil?)

Et puis il y a un petit encart, qui nous dit que le maternage proximal, qui commence par l'accouchement sans péridurale, puis se poursuit avec le portage, l'allaitement prolongé et donc, le co-dodo sont une manière de procéder très rassurante pour un nourrisson, mais pose des questions quant à la suite du développement de l’enfant et son indépendance.

Ah. Donc offrir un cadre rassurant à son bébé nuit à son développement. J'ai beau me creuser la tête, je ne saisis pas la logique de cette affirmation.

Voilà donc ma réaction, envoyée ce jour au courrier des lecteurs:

Je souhaite réagir à votre article sur le co-dodo. Les "spécialistes"soutiennent que dormir seul est gage de l'autonomie future de l'enfant. C'est tout le contraire.

Plus un enfant a été materné, sécurisé, plus il sera facile pour lui de se détacher de sa mère le moment venu, simplement parce qu'il aura établi les bases d'une sécurité intérieure très solide. Cette sécurité lui permettra de s'éloigner de ses parents sans crainte, en toute confiance, quand LUI se sentira prêt. Et ça, c'est le gage d'une autonomie intégrée et inébranlable.

N'oublions pas trop vite que nous sommes des mammifères, et que nous partageons avec eux les mêmes réflexes archaïques. Si une femelle mammifère pose son petit quelque part et s'en va, elle signe son arrêt de mort, et tous les deux le savent. Il en est de même pour le petit humain, qui va développer un bien meilleur instinct de survie s'il est au contact permanent de sa mère (et c'est un acquis pour la vie!).

Parquer un bébé seul dans sa chambre est une pratique typiquement occidentale de l'ouest. Partout ailleurs dans le monde, les enfants partagent le sommeil de leur parents. Faut-il en déduire que la majorité de l'humanité souffre de troubles de l'autonomie? Et qu'en est-il des gens qui n'ont simplement pas le choix, faute de place? Existe-t-il un seul mammifère qui s'éloigne de son petit la nuit?

Vous concluez votre article en disant qu'il faut faire appel au bon sens. C'est tout à fait juste, mais pas un bon sens déconnecté de notre réalité humaine, et basé sur de fausses informations génératrices de peurs. Nos bébés ont tout le temps de découvrir qu'ils vivent dans une société furieusement individualiste, laissons-leur au moins le moyen de se construire des outils pour y faire face le mieux possible.

3 commentaires:

Edwige.Mmacouche a dit…

bravo très bien dit, j'applaudis, j'approuve et je diffuse!

Sandrine a dit…

Merci :-)

MadameNi a dit…

J'ai lu ton courrier directement dans le journal, je n'étais pas surprise de te lire sur ce sujet (j'étais toute contente de lire ton nom!).
Je ne sais pas ce que fiche la Migros dans son journal... ça devient gravissime, on y lit de telles âneries.