Back to the roots. Retour aux racines. Je viens de commencer ce qui s'annonce comme ma 2ème vie. On dit aujourd'hui qu'au cours d'une vie, tout un chacun est amené à se réorienter, faire des choix, prendre d'autres chemins...
C'est ce qui m'arrive en ce moment, on dirait bien! Je viens en effet de débuter une formation qui me mènera au diplôme de sophrologue. Une grande aventure, en fait, qui va durer 4 ans. Pour l'impatiente congénitale que je suis, le défi s'annonce ardu.
Pourquoi la sophrologie, et en quoi est-ce un retour aux racines pour moi?
Il y a de ça une vingtaine d'années, j'étais une adolescente un peu morose, un peu mal dans sa peau. Pas très heureuse, en fait. Mes parents ont alors cru bon de m'envoyer faire un séminaire jeunesse de sophrologie. Je me suis braquée, bien sûr. Qu'est-ce que c'était que ce truc? J'irai pas, d'abord. J'ai lutté, tempêté, pleuré, mais ils ont tenu bon, et c'est la mine défaite que je suis montée dans le train pour Delémont, lieu où j'allais subir quelque chose de certainement abominable.
Je peux dire maintenant que mes parents m'ont fait ce jour-là un cadeau inestimable. J'ai absolument adoré, tant et si bien que j'y suis retournée plusieurs fois, y traînant à chaque fois une ou deux copines, qui ne mettaient pas long à être convaincues. Dans ma vie, il y a un avant et un après la sophrologie. Ça m'a fait un bien fou, j'ai pu entre autre commencer à me débarrasser de certaines casseroles que je me traînais déjà.
Je suis donc tombée amoureuse de la sophro, qui m'a ensuite accompagnée dans tous les événements importants de ma vie (examens, accouchements...), mais aussi du développement personnel en général. Aller creuser au fond de soi avec des méthodes efficaces, c'est dur, ça remue, ça secoue, mais ça fait faire de grands bonds en direction d'un mieux-être et d'un meilleur équilibre dans sa vie.
Et puis j'ai poursuivi ma petite vie, fait une vague tentative de carrière universitaire, décidant finalement que je m'épanouirais mieux dans la construction de ma petite famille à moi. Ce que j'ai fait pendant quelques années, avec les hauts et les bas d'un bonheur bien tangible.
Et puis quand bébé 2 a grandi, une question m'a foudroyée: qu'allais-je faire quand je serais grande? Quelques réflexions plus tard, j'avais trouvé: personal trainer. Mes kilos surnuméraires et moi nous sommes donc lancés dans une formation d'instructeur fitness. Quelle blague... Mais je suis allée au bout, et ai donné quelques cours de gym. C'était le diplôme nécessaire pour avoir accès à celui de personal trainer, dont la formation, à cause de problème d'organisation du centre de fitness, n'a finalement jamais eu lieu. Tant pis, tant mieux? Tant mieux!
Là dessus, les doulas me sont tombées sur la tête, et je me suis engagée avec passion dans la grande aventure de la grossesse et de la naissance, celle des autres cette fois. Un sacré morceau que de mettre sur pied en Suisse quelque chose qui n'existait pas avant. J'ai adoré ça, comme j'ai adoré (et adore toujours) l'hypnonatal, un outil extraordinaire d'accompagnement des femmes enceintes avec l'hypnose. Et puis il y a eu (et il y a toujours), Co-Naître... Là aussi, un énorme travail.
Et puis, début 2010, j'ai commencé à sentir les prémisses d'un malaise diffus, comme une insatisfaction avec ce que je faisais, comme une impression de tourner un peu en rond, comme une envie d'ailleurs... Petite parenthèse, je suis toujours étonnée de voir comme les choses se font parfois toutes seules, comme les "coincidences" peuvent se mettre sur notre route. Mais peut-être que c'est juste parce qu'on est prêt, que l'on est capable de voir et comprendre ce qui se met à flasher devant nous.
Bref. Au printemps 2010, donc, à quelques jours d'intervalle j'ai eu l'occasion de feuilleter le journal (moi qui ne lit jamais les journaux), et d'y lire, dans les deux, un article sur la mort de Raymond Abrezol. Abrezol est une figure majeure de la sophrologie en Suisse, il a commencé par être le sophrologue de l'équipe suisse de ski, et a ensuite largement diffusé cette méthode, en la faisant connaître du grand public. J'ai eu l'occasion de le rencontrer, lors des fameux séminaires-jeunesse.
J'ai donc lu les articles par curiosité, sans plus. Quelques jours plus tard, je me suis réveillée un matin, encore complètement dans les choux, vous savez, cet état indéfinissable entre la veille et le sommeil, où on ne sait pas très bien à quelle réalité se raccrocher. Et là, j'ai eu un souvenir d'une précision et d'une limpidité étonnantes. Je me suis revue, toute jeune adolescente, rêvant de son avenir, l'imaginant déjà si fort. J'avais alors un objectif, un seul: je voulais faire psycho pour m'occuper d'enfants en difficultés. C'était un désir très fort, très évident.
J'ai donc poursuivi mes études avec cet objectif en tête. Et puis, juste avant la maturité, j'ai soudainement bifurqué. J'ai assisté aux présentations des différentes facultés de l'université, et eu un coup de foudre pour les Hautes Etudes Internationales. C'était dit, mon destin serait de devenir diplomate. Exit la psycho. Finalement j'ai changé pour Sciences Po (car comme ça je restais dans le même tronc commun que mes potes, bravo la motivation...). Mais je n'y suis pas restée longtemps, puisqu'on s'est soigneusement chargé de me dégoûter avec des cours d'économie politique (mais peut-être était-ce du chinois? Comment savoir).
Bref, j'ai vite abandonné, avec l'envie de reprendre à la rentrée suivante, en psycho, enfin. Mais il faut croire que ce n'était décidemment pas mon destin! Je me suis effectivement inscrite selon mon but, mais quelques semaines avant la rentrée universitaire, j'ai eu une longue conversation avec une amie, qui avait visiblement décidé de me convaincre que les Sciences de l'Education me conviendraient mieux que la psychologie, même si ces deux branches font partie de la même faculté. Et elle a réussi!
J'y ai fait une année, avant de faire le choix de me lancer dans la construction de ma famille, et de m'y consacrer à plein temps. Jusqu'à la fameuse question foudroyante, qu'allais-je faire de ma personne plus tard?
J'en reviens donc au printemps dernier, et au cocktail insatisfaction personnelle/mort d'Abrezol/souvenir de ce que je voulais vraiment faire avant.
Et là, j'ai vu la lumière! Tout un coup, l'évidence m'est apparue, dans toute sa logique et sa clarté: j'allais devenir sophrologue pour enfants!
Il faut dire que depuis les séminaires jeunesses de sophro, j'ai beaucoup cheminé dans le développement personnel, et eu l'occasion de tester les psy (-chiatres et- chologues). La conclusion à laquelle je suis arrivée est que ça ne sert à rien. Peut-être cela peut-il amener un bienfait lié au fait de pouvoir parler devant quelqu'un de neutre. C'est bien, ok, surtout si dans sa vie on a pas de copine bienveillante et à la qualité d'écoute exceptionnelle, mais ensuite?
Parler ne résoud pas les problèmes en profondeur. Les nommer est déjà un premier pas, certes, mais ensuite il faut aller au coeur, à la source, en intégrant la dimension énergétique et physique de l'individu. Les thérapies qui permettent cela ne manquent pas, de la kinésiologie au magnétisme, en passant par les techniques qui permettent le travail en état modifié de conscience (hypnose, sophrologie... ).
Avoir eu toutes ces expériences thérapeutiques m'a donc permis de comprendre que, si je voulais toujours travailler avec les enfants, ce serait comme sophrologue, et non comme psy.
Au final, je suis bien contente des choix que j'ai fait, car si j'avais été jusqu'au bout de mon intention première, j'aurais fait mes 4 ans de psycho à l'uni, j'aurais été brain-washée et aurais (peut-être?) perdu de ma capacité d'ouverture au "différent". Et puis surtout, je ne serais pas entourée de ma merveilleuse petite famille, qui me procure une joie renouvelée chaque jour.
Alors merci la vie, et en avant pour cette nouvelle aventure!
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