04 mai 2012

Impressions toscanes

La famille Surlamontagne est devenue au fil des ans experte en Sud de la France. Nous y avons en effet testé maintes maisons d'hôtes et quadrillé le Var en long en large et en travers. Il y a aussi eu quelques voyages en Angleterre, ainsi qu'un séjour de rêve sur la lointaine île Maurice.

Mais même les meilleures choses demandent de la variété. En 2012, nous avons eu envie d'autre chose. La Bretagne, peut-être, qui m'appelle depuis un moment. Ou la Corse, dont on m'a si souvent vanté la beauté. Et puis a surgit l'idée de l'Italie. Mais l'Italie, c'est grand. Sur les conseils d'amis, nous avons d'abord porté notre choix sur un hôtel sympathique et familial en Ligurie, où nous aurions été en été. Le genre d'hôtel où il n'y a rien d'autre à faire que ne rien faire. Mais les enfants ne sont pas fan de la mer, et puis il n'y avait pas de piscine. Et pourquoi pas la Toscane? Si belle et magique d'après les on-dit. Quelqu'un m'a affirmé que si on aime la Provence, on ne peut qu'adorer la Toscane, qui est encore plus mieux bien. Soit.

Justement, des amis ont découvert à Noël dernier un charmant hôtel près de Florence et nous l'ont chaudement recommandé. Pendant quelques jours, notre coeur a balancé: Ligurie ou Toscane? La Toscane en plein été, il paraît que c'est à éviter, tant la chaleur y est écrasante. Bon. Et si on allait en Toscane, mais à Pâques? Ainsi fût décidé.

Voilà donc le récit de nos vacances pascales dans le pays en forme de botte...

J 1 - La Commedia della Pentola, Lu

Plus de 7h de route méritent bien une petite étape. Après farfouillage sur les sites d'agriturismo, j'ai trouvé cet hôtel à mi-chemin. Seulement 3 chambres, c'est pile dans nos habitudes de lieux authentiques à taille humaine.

Lundi de Pâques, nous prenons tranquillement la route vers 10h. Ni la chaleur, ni le trafic ne justifient à ce moment de l'année de partir à 5h du mat'. En effet, il n'y a aucune circulation et le trajet est très fluide. Passé le tunnel du Grand-Saint-Bernard, nous nous arrêtons pour une pause pic-nic. Puis Aoste, puis l'autoroute qui nous fait traverser le Piémont.


Le paysage n'est pas très exaltant: à perte de vue, des champs et pis c'est tout. Enfin nous sortons de l'autoroute, il reste 30 min de trajet jusqu'à notre étape. Nous traversons des villes fantômatiques. Bon, lundi de Pâques à l'heure de la sieste, il faut croire que tout le monde digère derrière les volets fermés.

Puis nous voilà embarqués sur des routes non goudronnées. Hum. Toujours des champs à perte de vue, mais le paysage devient plus vallonné et joli. On commence quand même à se demander où nous sommes. Au milieu de nulle part, visiblement.



Et puis nous passons une ferme sur la route toujours gravillonnée, des champs à gauche, des champs à droite, et puis, rien... Et la dame qui habite dans le GPS qui nous annonce: "Vous êtes arrivés". Ah. We're fucked, en conclut le Montagnard.



Après quelques instants d'hébétude, nous allons de l'avant, malgré les injonctions de Catherine "à faire demi-tour dès que possible". C'est ça ma grande, à moins que notre hôtel soit souterrain, tu es aussi larguée que nous. Nous finissons par croiser un indigène à qui nous demandons notre chemin. C'est pratique, le langage des mains. Nous sommes apparemment, tout compte fait, sur la bonne route. Il faut continuer puis aller "a sinistra". Ok ok.

Puis apparait un groupement de jolies maisons piémontaises sur une colline. On y croit!



Et on fait bien, car enfin nous arrivons à la Commedia della Pentola. Qu'est-ce que c'est joli! Des collines, des champs et cet hôtel plus que charmant. J'aime bien le milieu de nulle part. Nous sommes enchantés par notre chambre joliment décorée et très cosy, puis nous allons faire un tour à pied. Clairement, ce n'est pas là que nous allons pouvoir boire un verre. Retour à la voiture, direction le village voisin, Lu. Nouvelle impression d'être dans un lieu fantôme. Tout est fermé, il n'y a personne.

Retour à l'hôtel, où nous attendons l'heure du repas, alle otto. Pfff, c'est long. Enfin nous prenons place dans une grande salle voûtée, en pierre, à la déco limite kitch mais l'ensemble a son charme. En Italie, on ne vous demande pas si vous voulez un apéro, on vous l'amène d'emblée. Puis dans un mélange d'italien, de français et d'anglais, nous apprenons qu'il n'y a pas de carte, mais un seul menu, composé de plats du terroir. Bon, c'est pas terrible terrible mais on va dire que c'est authentique. Quand aux prix, mystère. Espérons que nous n'aurons pas de mauvaises surprise demain. Et puis, dodo.

J 2 Monsignor della Casa, Borgo San Lorenzo

Le lendemain, le petit déj est à l'avenant du repas de la veille: pas terrible. Pas grave, le café est bon! Cette fois, départ pour la Toscane. Le trajet entre Alessandria et Bologne est long long long. Au moins pas de risque de se tromper, l'autoroute file tout droit, sans même une petite courbe. Nous traversons des zones industrielles et agricoles, c'est d'un ennuyeux. Après Bologne, nous voyons les premiers panneaux "Firenze". On touche au but. Et enfin, après plus de 4h, nous arrivons au terme de notre périple et débarquons au Monsignor della Casa, magnifique resort toscan.







Des petits groupements de bâtiments harmonieusement disposés en pleine campagne, un accueil adorable et chaleureux et la découverte de l'appartement "Noce". Nous sommes conquis. Le restaurant est malheureusement fermé le mardi soir, il nous faut donc reprendre la voiture pour aller manger, ce que nous faisons à Scarperia, petit bourg médiéval. Nous commençons par un apéritif dans une charmante "enoteca". Encore une fois, l'accueil est cordial et nous sommes servis comme des rois. J'aime les italiens!

J 3 Firenze

Nous prenons le train pour Florence toute proche, où nous arrivons sous un orage dantesque. Evidemment, nous ne sommes pas équipés pour affronter la pluie diluvienne. Les parapluies sont restés à l'hôtel, forcément, sinon c'est pas drôle. Dans la gare, nous croisons une dizaine de vendeurs de parapluie très très insistants. Pas le choix, on en achète deux pour 10 euros. A ce prix là, vous pensez bien que c'est de la merde n'est-ce-pas? Vous avez raison. Et le Montagnard, et moi, nous transperçons l'index droit avec une tige métallique. Bon, Florence sous une météo pareille n'est pas franchement très engageante. Je n'ai qu'une envie, me planquer dans un café pour me réchauffer. Ce que nous faisons pour mettre la suite du programme au point. Verdict, le Duomo et après on verra. Mais voilà, il y a une longue file d'attente de parapluies. Non merci. Alors nous allons du côté du Campanile di Giotto où miracle il n'y a personne.



(photo prise le lendemain...)

18 euros plus tard, nous avons le droit de grimper les 415 marches, allez hop. J'imagine que par beau temps la vue de tout en haut doit valoir son pesant de pasta, mais sous la pluie battante je n'ai pas trop envie de m'attarder.



(photo prise le jour même ;-) )

On redescend, on va manger et on reprend le train. On reviendra!

J 4 Firenze, ancora 

Nous n'avons pas de bol avec la météo. Hier nous avons regardé le journal et il semble qu'aujourd'hui soit la meilleure journée. Traduction, pas trop de pluie. Dès vendredi, une forte perturbation atlantique va arriver, précipitations abondantes, vent, bla bla. Donc nous profitons de retourner à Florence. Ok il ne fait pas 20° et ciel bleu, mais le soleil darde quand même quelques rayons.

Quelle différence d'avec la veille! Le Montagnard est promu au rang de guide, et, Routard en main, nous mène voir le David. Bien sûr une longue file s'étend devant l'entrée. Tant pis. On se rabat sur le Duomo. Personnellement ça ne m'exalte pas plus que ça. Puis nos flâneries nous amènent vers le Ponte Vecchio.



Et, highlight de la journée, alla Bussola où d'après notre ami Routard on mange les meilleures pizza de Florence. En effet, c'est très bon. Mais il faut vraiment que je songe à arrêter de manger pendant au moins une semaine dès notre retour, j'ai l'impression de voir mes hanches et mon ventre gonfler à vue d'oeil. Après, pour aider notre digestion, nous allons manger une glace chez Grom. Miam (burp).



Puis nous allons visiter la plus vieille pharmacie du monde (1221 quand même). Je me réjouissais mais je suis déçue. Tout est en travaux et ce n'est pas du tout comme je l'imaginais. Un sprint plus tard et nous attrapons de justesse le train de retour. Un petit tour en VTT et ce sera l'heure, encore, de manger.


J 5 Glandouille

Bah ouais. Bon, on est quand même retourné à Scarperia pour faire le marché, acheter un peu de vino et d'oglio di oliva. Rapide escapade aussi dans l'outlet de Barberino, à 30 min d'ici.

Il faut dire que je reste un peu frustrée de nos deux escapades à Florence, où, dingue, je n'ai rien acheté. Mais rien. Dire que nous sommes dans le pays de la chaussure! Bref, il y a donc cet outlet tout proche, alors pourquoi pas? Pas, ça aurait été mieux... Rien trouvé, rien acheté. Il faut croire que Dieu Visa n'est pas avec moi. Cet endroit est vraiment étrange. On se croirait à Disneyland, mais avec des dizaines et des dizaines de magasins de marques diverses et variées. Au moins, j'ai compris une chose: un outlet sert à écouler les trucs les plus moches, ceux dont personne n'a voulu. Mais comme il y a jusqu'à 70% de rabais, ça donne l'impression de faire des affaires incroyables. Beuh. Autant pour l'authenticité...

J 6 Pas mieux

Une petite escapade pluvieuse à Borgo San Lorenzo, dont la vilaine banlieue ne laisse rien présager de son centre sympathique, ni qu'on y trouve une quantité hallucinante de "pasticceria". Vague tentative de shopping, mais décidemment les italiennes ne sont pas faites comme les autres. Ou du moins, pas comme moi.

Nous rentrons et déjà il est l'heure pour le montagnard et moi d'aller à nos rendez-vous massages au spa du resort (au spâââ du resôôrt, madâme).

Cela me rappelle une aventure datant de cet été (car en effet, je n'ai toujours pas fait le récit de nos vacances sud de la francesques. Et là, c'est un peu tard). Juste une adecdote, donc.

Nous nous étions arrêté dans un hôtel à Gréoux, dans les Alpes de Haute Provence, pour couper le voyage en deux. Ce n'est pas que l'hôtel était particulièrement horrible, c'est juste que le contraste entre la villa super grand luxe sur la baie de de Ste-Maxime du meilleur ami du montagnard, puis l'adorable maison villageoise d'un autre ami visité à Grimaud, n'était clairement pas en faveur de cet hôtel vieillot, plein de chambres et donc plein de vieux de gens. J'étais un peu triste de finir sur cette note.

Quoiqu'il en soit, j'avais réservé des massages. Je ne sais pas pourquoi, mais dans ma tête une masseuse ne peut pas être un masseur. Ben si, ça peut. Quand j'ai vu arriver cet homme au vague air d'Hannibal Lecter, j'ai pris peur. Ce devait être le réceptionniste du centre wellness. Ben non. C'était ma masseuse.

Gros malaise. Je ne m'étais pas du tout, mais alors pas du tout préparée à être massée par un psychopathe. J'étais mal, mais mal! Comme la bienséance ne me laissait pas partir en courant, j'ai collé un sourire figé sur mon visage, et hop. L'expérience fût tout sauf agréable (en plus la pièce était limite glauque) et je me suis juré qu'on ne m'y reprendrait plus.

Bref.

Cet après-midi, c'était une gentille mama italienne. Donc maintenant, je suis rrrrrrelax.

J 7 Glandouille e cavalli

Ce matin, il pleut, on cocoone. Cet après-midi, il fait beau (enfin!) et les enfants font du cheval au Ranch Ricavo.



Comme toujours en Italie, l'accueil est cordial et nous passons un très agréable moment. Bon, Miss Poups a hérité de Stella, qui clairement préférerait retourner à la sieste. Quant à Mister O, qui se retrouve seulement pour la 2ème fois à dos d'équidé, il est comme un poisson dans l'eau et la banane ne le quitte pas.

J 8 Le départ

Et voilà, le temps a passé si vite... Il est déjà l'heure de boucler les valises. Nous sommes bien tristes de devoir quitter cet endroit dont la magie a su nous saisir (c'est français ça? bref je me comprends). Nous reviendrons, c'est sûr! Mais en attendant, 7h de routes nous attendent.

A l'origine, la famille Surlamontagne devait faire une petite visite à la famille DansleValais, et profiter de voir les nièces/cousines qui grandissent bien vite. Mais ladite famille étant sous le coup d'un méchant virus de gastro et que nous n'étions que moyennement enthousiastes à l'idée de finir la semaine malades (encore que... ça aurait peut-être été le bon plan pour empêcher toute la pasta de virer en vilaine graisse?), nous avons changé nos plans pour passer une nuit à Verbier, où l'ami du montagnard déjà nommé dans ce récit possède un appartement.

Quel choc d'arriver dans la station sous la neige! Nous nous serions bien vus siroter un verre sur une terrasse et admirer les alpes se découpant sur le ciel bleu azur. Raté, pas pour cette fois. Mais nous avons conclut nos vacances avec un super repas. Et quand mon estomac est contente, je suis contente. 

Impressions toscanes...

... me donnent envie de revenir, d'explorer, d'aller plus au sud et voir Sienne, Pise, San Gimignano, découvrir aussi les paysages sous un ciel plus clément, sentir les odeurs, voir les couleurs...

Oui, il faudra revenir. J'ai aimé les italiens et leur chaleur. Partout, nous nous sommes sentis bienvenus, vraiment bienvenus. Leur authenticité, leur joie, leur vivacité... Nous avons bien mangé, bu de l'excellent vin, du café savoureux, fait plein de shopping...

Voilà... Ciao Italia!


21 janvier 2012

Fais gaffe, tu vas t'en prendre une!

Je réagis à un article d'Isabelle Filliozat, paru dans Migros Magazine. Ou plutôt, je réagis au courrier des lecteurs qui a suivi. Je me doutais qu'il y aurait des réactions négatives, mais pas 3 contre une positive... J'aurais pu l'imaginer, en fait, tout ce qui est "autrement" dérange...

Isabelle Filliozat est une grand dame et je la remercie pour son livre "Au coeur des émotions de l'enfant", grâce auquel j'ai appris les outils pour offrir à mes enfants une éducation digne d'eux, sans violence, respectueuse de leur intégrité psychique et physique. Résultat, des enfants-rois et capricieux? Tout le contraire! A 8 et 11 ans, ils sont de petites personnes bien dans leurs baskets, ayant appris le respect des autres et d'eux-mêmes, et surtout, capables d'exprimer leurs émotions. Force m'est de constater, en regardant autour de moi, que cette dernière capacité est malheureusement bien peu répandue, autant chez les petits que chez les grands.

Rien de magique dans ce qu'Isabelle Filliozat préconise, non. Que des idées simples, et tellement efficaces. Il faut simplement un peu d'humilité, d'envie de faire de son mieux et une conscience de l'importance de ce que l'on transmet à nos enfants. Qu'apprennent-ils avec la punition? Regardons un peu le fonctionnement de notre société... La punition nous guette à chaque coin de rue. Si nous roulons trop vite ou alcoolisé, nous sommes punis d'une amende voire d'un retrait de permis. Conclusion: la vitesse et l'alcool sont les premières causes d'accident mortels et gravissimes de la route.

La plupart du temps, la punition est sans aucun rapport avec la faute. Si quelqu'un blesse gravement une personne en roulant trop vite, plutôt que de lui retirer son permis, il serait plus judicieux de l'envoyer passer quelques nuits aux urgences pour voir arriver les victimes de la route. Cela fait du sens. La conséquence d'un acte doit être logique, et encore plus chez l'enfant, qui a besoin de mettre du sens sur ce qui l'entoure. Sinon, comment faire confiance à la bonne marche de l'univers?

Un petit enfant est puni parce qu'il a, mettons, tiré les cheveux de sa soeur. On l'envoie dans sa chambre "se calmer" pendant une heure. Pour lui, cela ne fait aucun sens. Mais c'est sa maman qui l'a dit, et il est obligé de faire confiance à sa maman. Archaïquement, sa survie en dépend. Et puis ces épisode se répètent, et il grandit avec une vision biaisée des relations.

Comment peut-on raisonnablement qu'une éducation "autoritaire" est garante de l'harmonie entre les êtres? Imaginez, vous êtes invités chez des amis. Malencontreusement, vous laissez tomber un verre par terre. Votre ami vous tombe à bras raccourcis dessus, crie, vous tape sur la main, peut-être, et vous annonce que vous n'aurez pas droit au dessert.

Comment se sent-on dans une situation pareille? Choqué, d'abord. Humilié, en colère, triste... Et bien c'est pareil pour un enfant. Ce n'est pas parce qu'il est petit, dépendant et donc impuissant que l'on peut tout se permettre. Cela s'appelle l'abus de pouvoir. Il mérite autant que n'importe quel adulte le respect de sa dignité. Porter atteinte à son intégrité, que cela soit avec des coups, des cris ou des paroles humiliantes, c'est de la violence, et toute violence est inacceptable, car elle ne peut qu'engendrer qu'une seule chose: la violence.

Alors oui, éduquons nos enfants autrement, avec juste de l'amour, de l'écoute, de l'empathie, du respect. Et ayons l'humilité d'apprendre d'eux! Cela suffit amplement et seulement alors, nous pourrons espérer voir notre société devenir plus harmonieuse, à tous les niveaux.

Merci Isabelle Filliozat!

25 novembre 2011

Provocante provocation

Encore un p'tit sujet accouchement pour la Montagnarde, on ne se refait pas.

Il y a quelques jours, la Radio Suisse romande titrait une de ses émissions "Les risques d'un accouchement déclenché". Aussitôt, mes oreilles se sont dressées. Sous quel angle allaient-ils présenter le sujet? Allions-nous avoir une fois encore droit à une émission bateau où personne ne fait avancer le schmilblick, ou bien est-ce qu'enfin quelqu'un oserait secouer le cocotier?

Il y avait 3 invités, un médecin de l'OMS (qui parlait donc d'une étude récente démontrant les risques de la provocation), une sage-femme, et notre cher Dr. Irion des HUG (Hôpitaux Universitaires de Genève).

Petit florilège de citations....

Dr. João Paolo Souza, médecin à l'OMS "On ne sait pas pourquoi le fait de provoquer l'accouchement est à l'origine de l'augmentation du risque d' admissions en soins intensifs, d'hystérectomies et du besoin d'analgésie, mais quand on intervient dans un processus naturel, des effets que l'on ne peut pas anticiper arrivent."

Quel scoop! Et il faut faire une étude sur plus de 37'000 femmes pour arriver à ça? Bon, au moins ils le disent.

Dr. Irion, sur les indications médicales à la provocation "Ça peut être le dépassement du terme"

Alors là, non. Je veux bien que parfois, il soit vital que le bébé sorte rapidement, mais sûrement pas parce qu'il a soit-disant dépassé le terme, notion qui ne fait aucun sens. Grave erreur que de dire aux femmes "vous allez accoucher le 15 octobre", car ensuite, elle la première, puis le corps médical, se focalise dessus, comme si il s'agissait d'une vérité indiscutable. Alors que la grossesse dure environ 9 mois. Il faudrait donner une marge, par exemple "vous allez accoucher dans la deuxième quinzaine d'octobre". Ça détendrait tout le monde.

Ensuite, s'il y a une réelle suspicion de dépassement de terme, toute femme devrait exiger un score de Manning (évaluation de 5 critères permettant de déterminer le bien-être (ou détresse) du foetus. Si le score est mauvais, ok il faut faire quelque chose, mais sinon, on laisse bébé se préparer tranquillement pour sa grande entrée dans le monde. Donc non, on ne provoque pas parce que la machine a dit "terme le 15 octobre" et que nous sommes déjà le 18.

Dr. Irion "Il peut y avoir des indications plus sociales que médicales" (= de convenance). No comment.

Question du journaliste: "Est-ce que c'est parfois aussi pour arranger le médecin?"

Réponse de la Montagnarde: "Mais non voyons, cela n'arrive jamais, pensez-vous...". Le Dr. Irion, lui, dit que non, que les intérêts du médecin ne devraient pas être contraires à ceux de la patiente... Mouais. La situation est encore différente dans le privé.

Dr. Irion "Le déclenchement comporte peut-être des risques, mais ça comporte aussi des bénéfices. Je vous citerai simplement une grande étude qu'on a conduite ici au HUG en collaboration avec des centres français et belges et où on a comparé deux groupes de femmes qui attendaient un enfant qu'on suspectait être grand (rhaaaaaaa, voir mon précédent message). Et sachant que plus l'enfant est grand plus l'accouchement peut être difficile (rhaaaaaaaa), on a comparé ces deux groupes pour savoir s'il valait mieux attendre que la nature décide du jour de l'accouchement ou s'il valait mieux anticiper ce jour en faisant une provocation légèrement avant terme. Et en fait dans cette étude on a vu que les femmes qui étaient provoquées avaient plus de chance d'avoir un accouchement normal, spontané (je ne vois pas où est la spontanéité mais soit) que les femmes qui n'avaient pas de provocation. Donc si l'indication médicale est bien choisie, la provocation peut aboutir à un bénéfice et non à un risque."

Et puis "on a vu qu'en intervenant de manière médicale on réduisait quand même la mortalité périnatale et la mortalité maternelle donc il ne faut pas diaboliser l'intervention médicale en terme de grossesse et d'accouchement. La tentation c'est de dire c'est un processus naturel il faut le respecter entièrement mais si vous vous tournez vers des pays moins favorisés que chez nous, en Afrique, en Asie où il y a peu de médicalisation de l'accouchement vous verrez que la mortalité maternelle reste scandaleusement élevée, que la mortalité périnatale est élevée, donc je pense qu'il faut aussi faire passer le message que la médicalisation de l'accouchement a abouti à une réduction globale des risques, au prix c'est vrai d'une augmentation du nombre d'interventions."

Comment peut-on faire 12 ans d'études et avoir des raisonnements aussi simplistes?

Le grand progrès dans l'histoire de l'obstétrique, qui a marqué la chute radicale du taux de mortalité à la naissance a été l'introduction de l'asepsie dans les salles d'accouchements. Quand les médecins ont commencé à se laver les mains entre la dissection d'un cadavre et les soins portés à une parturiente, quoi... Pas quand ils sont arrivés avec leurs aiguilles en tout genre (perf de glucose, péri, provoc et cie).

Oui, il existe encore, hélas, bien des pays à forte mortalité maternelle et foetale au moment de la naissance. Des pays où l'hygiène fait défaut et où les femmes ne bénéficient pas de contrôles pendant la grossesse. Voilà ce qui fait la différence...

Faut-il citer, encore et toujours, l'exemple des Pays-Bas, qui cumulent un taux de 30% d'accouchement à domicile, de 15 % de péridurale, 6 % de césarienne et en même temps les meilleures statistiques périnatales d'Europe? Visiblement le Dr. Irion n'a pas envie d'aller regarder de ce côté là. Cet immobilisme me révolte.

Ce qui me révolte encore plus, c'est qu'une fois de plus, on parle des mamans et du corps médical et on oublie qui?

Bah oui, les bébés. Ils n'ont de toute façon pas leur mot à dire, êtres innocents condamnés à souffrir en silence et à arriver sur Terre dans une violence indigne.

Car oui, la provocation est violente, pour eux qui n'ont pas d'anesthésie, qui vivent tout en live et sans filet. Je suis écoeurée que personne ne se pose la question de leur ressenti. Mais pas seulement de leur ressenti, aussi des conséquences à long terme d'une décision en apparence banale.

Si une femme venait à son médecin avec la demande de provoquer la naissance parce qu'elle est fatiguée/que son mari va partir en voyage/qu'elle aimerait que son enfant soit Taureau, et qu'il lui disait: "Madame, avez-vous conscience qu'en faisant ça vous risquez de vous retrouver avec un enfants hyperactif?". Peut-être qu'elle réfléchirait. Mais si ça se trouve, il ne le sait pas lui-même, parce qu'il ne s'intéresse pas à la littérature médicale anglophone, dans laquelle on trouve des études qui montrent le lien entre l'utilisation de l'ocytocine à la naissance et l'hyperactivité de l'enfant.

C'est dingue, la provocation se banalise et l'hyperactivité explose. Et on fait quoi? On donne de la ritaline.

Quand j'entends des émissions grand public comme ça, je me dis que le chemin vers une naissance plus digne, respectueuse, humaine est encore bien long. Et cela me met dans une humeur bien pessimiste pour l'avenir. Que faire?

15 octobre 2011

Lassitude

Depuis quelques années, je milite pour une naissance plus humaine, respectueuse des besoins des femmes et des bébés. D'abord doula, puis praticienne hypnonatal, puis présidente de l'association Co-Naître.

Mais depuis quelques temps, j'ai un peu perdu la flamme et mes activités sont en train de se réduire au profit de la nouvelle voie que j'ai choisie. Je n'excerce plus comme doula et j'écris moins, mais je pratique toujours avec plaisir l'hypnonatal, qui est un outil merveilleux pour que les femmes puissent (re) trouver la confiance en leurs capacités propres et arriver à l'accouchement avec la certitude qu'elles vont y arriver.

Je passe environ 6h réparties sur cette préparation avec elles, durant lesquelles elles font un joli chemin. Je le fais parce que j'y crois, et parce que la plupart du temps elles accouchent comme des fleurs, me confortant dans la croyance qu'avec une bonne préparation, toutes les femmes peuvent vivre la naissance de leur enfant comme elles le souhaitent, sans peur et en douceur.

Mais parfois j'ai vraiment les boules. Quand tout ce beau travail est réduit à néant par une phrase, une seule, d'un demi-dieu en blouse blanche (vous savez, les médecins, ceux qui savent tout mieux que vous).

Cas concret: je viens de terminer le suivi d'une jeune femme qui attend son premier bébé. Son souhait est d'accoucher naturellement, sans toutefois fermer la porte aux actes médicalisés si besoin. Elle ira en maternité car ne se sent pas suffisement en confiance pour tenter la maison de naissance. J'ai vraiment vu une évolution chez elle de la première à la dernière séance (sur une période d'environ 6-7 semaines). Son envie de mettre son bébé au monde sans artifices est passée du mental au tripes (étape essentielle). Les enjeux d'une naissance physiologique lui sont clairement apparus.

Mais... Au dernier contrôle chez sa gynéco, cette dernière a prononcé la fameuse phrase...

"Gros bébé... grosse tête... faut mesurer le bassin... "

Et paf! Prends-toi ce constat d'incompétence en pleine poire ma petite dame! Pas foutue de faire un bébé correct. Et prends avec toi cette phrase, désormais gravée dans ta tête, le jour J. Bébé trop gros, bébé trop gros...

Là j'ai envie envie de citer Naoli Vinaver, merveilleuse, lumineuse sage-femme mexicaine. Si seulement toutes les femmes pouvaient accoucher avec elle, le taux de césarienne chuterait en-dessous de 5%.

Bref, j'ai eu le plaisir d'assister à une conférence d'elle, durant laquelle elle a dit: "Comment peut-on imaginer deux secondes que le corps d'une femme pourrait fabriquer un bébé qu'elle sera ensuite incapable de mettre au monde?". Et cela vient d'une femme qui, dans son pays, a assisté à nombre d'accouchements de très jeunes filles (12-13 ans), sans problèmes particuliers. Quand on est bien accompagnée, tout est possible. Même l'impossible.

Evidemment, il faut préciser que si la femme a réellement un bassin étroit (et le mesurer avec des appareils fussent-ils à la pointe du progrès ne laisse en rien présager de sa mobilité le jour J) et si le bébé est réellement gros (combien de bébés estimés à plus de 4 kg, provoqués, césarisés en prévision de l'incapacité de la mère faisaient 3.2 ou 3.5 kg?), alors il est sûr que si la femme est clouée sur le dos et sous péridurale, elle va avoir bien du mal à le sortir (et le bébé vivre un véritable calvaire - mais ça on s'en fout, tant qu'on ne le voit pas il ne ressent rien n'est-ce-pas?).

Voilà un exemple de plus des dégâts que les médecins crééent, même involontairement. Hélas, il y en a à la pelle de ces exemples. Quand même, c'est malheureusement très courant le "bébé trop gros à 38 SA, il faut provoquer car il ne passera pas". Provocation qui se termine bien souvent en césarienne.

Pour en revenir à ma cliente, au final je ne sais pas ce qu'il se passera pour elle. Je lui ai parlé de tout ce que je dis ci-dessus, et il faut aussi compter avec sa détermination (aussi essentielle que la compréhension profonde des enjeux de la physiologie). En tout cas, elle refusera la provocation. Je lui souhaite de ne pas se laisser contaminer par la peur et de rester connectée à ses ressources, à la confiance qu'elle a en elle et en son bébé.

Pour l'anecdote, une autre cliente a accouché de son bébé il y a quelques mois: premier bébé, femme très menue, 4.4 kg, 3h pour le mettre au monde. Et toc!

A suivre....

PS depuis que j'ai écrit le brouillon de ce billet, j'ai eu des nouvelles d'une autre cliente, qui a commencé sa préparation un peu tardivement mais qui cherchait quelque chose pour apaiser ses nombreuses angoisses liées à son premier accouchement, une provocation qui s'est très mal passée. Par dessus tout, elle souhaitait éviter une nouvelle provocation, et avait donc très peur de dépasser le terme, mais sa gynéco lui avait déjà parlé de gros bébé.

A J+3, Blouse Blanche lui a dit que son bébé faisait déjà 3.7 kg et qu'il fallait provoquer (des fois qu'il prendrait 2 kg supplémentaires en une semaine). Ce fût donc chose faite, mais contrairement à la première fois, tout s'est extrêmement bien passé et son bébé est né en 3h. La maman était donc absolument ravie de cette naissance qui s'est finalement déroulée en douceur (hypnonatal poweeeeeeeeeer :-) )

Et le bébé? Bah, il faisait 3.1 kg...

29 juillet 2011

Angleterre part three - Shropshire

Part one

Part two

Nous voilà donc dans un train frigorifique direction la verte campagne anglaise. Je vous disais que les anglais sont fous de la clim, cela se vérifie encore une fois, on se les gèle comme des pingouins sur la banquise pendant les 2h30 de trajet.

Nevermind, après un petit temps de décongélation, nous sommes aptes à monter dans la voiture des parents du Montagnard venus nous chercher à Shrewsbury. Direction Ludlow et leur charmant cottage vieux de quelques siècles.

Dans la voiture, je retrouve sans grand plaisir les effrayantes petites routes anglaises, qui me rappellent le métro londonien: un vrai tube, végétal celui-là. Grande vitesse et zéro visibilité. Et mon beau-père de m'expliquer que ce sont sur ces petites routes qu'il y a les pires accidents... Eh ben c'est super dis-voir!



Nous arrivons finalement à bon port.







C'est la vraie planque pour quelques jours de totale glandouille: manger, dormir, lire, manger, dormir, lire (ordre indifférent). Seule erreur de ma part, je n'ai pris que deux livres: un pur vacances (Harlan Coben), un plus sérieux. Evidemment, j'ai dévoré le Coben en peu de temps donc il ne m'est rapidement resté que l'autre lecture, indigeste quand on n'a qu'une envie, déconnecter en s'évadant.







A part ça on fait de drôles de rencontres en Angleterre...











Je croyais que les safaris, ce n'était qu'au Kenya. J'avais tort. Les enfants étaient ravis, mais pour ma part, cela me rend toujours un peu triste de voir des animaux, même en "liberté" hors de leur habitat naturel. Oui, vraiment triste. Après avoir parcouru en voiture le Safari Park, nous nous sommes garés pour visiter à pied le parc d'attraction juste à côté. Beurk. Un mini disneyland en version ultra cheap, des attractions où il faut payer chaque tour l'équivalent d'un bras, un genre de mini aqualand où on demande à une pauvre otarie de faire le clown pour des dizaines d'enfants hurlants. Re-beurk.

Le sommet est le "restaurant". Demandez-vous des lasagnes, ou des pâtes tomates? On vous les sert avec , devinez quoi? Des frites! Des grosses frites bien molles et graisseuses.

Bon j'arrête là, je vais avoir la nausée.

Bref, mis à part cet intermède dont je me serais bien passée, le séjour se déroule paisiblement. Et puis c'est le moment du retour. Après nos mésaventures pour arriver en Angleterre, je dois dire que je ne suis pas franchement sereine. Mais bon, l'avion est le moyen de transport le plus sûr du monde non?

Ouf, cette fois nous décollons d'Heathrow, et ce n'est pas un Jumbolino défectueux, mais un brave Airbus. Tout le monde le sait, les airbus sont safe.

Avant le décollage, le pilote nous salue, nous informe de la météo à Genève (froide et humide, c'est normal nous sommes en juillet) mais aussi qu'il y aura quelques turbulences. Ah ah, quel humour! Ah mais non monsieur le pilote, ça va pas être possible, je ne suis pas d'accord, je ne suis pas dans un état nerveux susceptible de supporter la moindre turbulence. Alors vous êtes bien gentil, mais là je suis coincée dans votre avion, plus d'échappatoire (à moins que je ne simule un malaise?) alors vous n'avez qu'à passer au-dessus ou à côté, comme vous voulez, mais sûrement pas dedans!

Mais voilà, le pilote n'est branché que sur la tour de pilotage, pas sur ma tête, et il décolle, indifférent à mes peurs. Et donc il passe dans ces foutues turbulences, en pleine ascension. Je perds mes couleurs et annonce au montagnard que je ne prendrais plus JAMAIS l'avion. Après tout, on est bien dans notre montagne. Et puis, ce n'est pas écologique du tout.

Bon, finalement on ne se crashe pas et je suis aussi heureuse qu'à notre arrivée en Angleterre de retrouver la terre ferme, même si la météo est digne d'un 17 novembre.

Voilà, prochaine étape, le sud de la France en août!

23 juillet 2011

Angleterre part two - London

(Si vous avez loupé le début, c'est )

Nous voilà donc au milieu de nulle part. Bye bye petit avion, puissions-nous ne jamais te revoir... Petit Bonhomme racontera plus tard à ses grands-parents: "On a pas pu atterrir à Londres, alors on a dû aller se poser en Angleterre" :-) :-)



Nous déclinons l'offre faite par "the crew" de monter dans un bus à destination de London City et décidons de nous débrouiller par nos propres moyens. En l'occurence, le train, beaucoup plus rapide, et qui nous mènera directement au centre. 56 pounds pour 45 min de trajet, arg, bienvenue! (Et merci à l'état actuel de la livre sterling, un crash bienvenu celui-ci, sorry amis anglais...)

Mais d'abord, récupérer nos bagages. J'implore le dieu Valise que nos 4 gros sacs, pas trop déboussolées, nous aient suivi dans nos pérégrinations. Il faut dire que c'était tellement le binz lundi soir, entre les gens qui restaient à Genève, ceux qui partaient le soir, soit directement dans le vol Swiss pour Heathrow, soit via Bruxelles, et ceux qui prenaient le vol du lendemain à 7.30 (nous) ou à 12.00... Bref, il y avait de quoi envoyer quelques valises à Porto ou Berlin... Mais ouf, assez d'emmerdes pour la famille Surlamontagne, tout était là!

Nous voilà donc dans le train, puis enfin à Londres, où nous prenons le "tube". Il porte bien son nom celui-là. Rien à voir avec le métro parisien, qui semble curieusement "aéré" à côté. C'est réellement un tube, il y a genre 10 cm d'espace entre le métro et le tunnel. Ça me donne l'impression d'être dans un IRM, surtout quand il s'arrête au milieu de nulle part pour attendre que je ne sais quelle lumière s'éteigne (ou s'allume, j'ai pas compris et je suis toujours traumatisée par l'annonce de notre pilote nous disant qu'une lumière s'était allumée sur son tableau de bord).

Enfin, on arrive à Green Park, sans crise de claustrophobie de ma part (j'avoue que ce premier métro était le pire, après ils ont eu la bonté de s'élargir quelque peu). Le temps de balancer nos sacs à l'appart', et on repart, on a déjà perdu assez de temps.



D'abord, manger. Ce qui est proprement hallucinant dans cette ville, c'est la quantité invraisemblable de chaînes de fast-food qu'on trouve à chaque coin de rue. Partout, des "Eat", "Costa Coffee", "Prêt-à-manger" et autres affligeants "Starbucks". Heureusement, en cherchant bien (merci M.Routard) on découvre des adresses sympathiques où l'authenticité ne fait pas défaut, comme au Tas Pide, lieu de notre premier repas londonien.

Ensuite, sur le chemin du Winston Churchill's Britain at War Experience, nous admirons le Golden Hinde, réplique fidèle d'un navire de guerre du XVIème siècle. Si vous avez des p'tits mecs avec vous, allez-y, ça fait très Pirates des Caraïbes!



Puis nous arrivons au Winston truc (non je ne réécrirai pas tout), un musée qui présente des reconstitutions de la vie des habitants de Londres sous les bombes pendant la 2ème guerre mondiale. Bof. Pas si impressionnant que ça. Pour l'apprécier vraiment, il faudrait prendre le temps de lire toutes les informations, ce qui est difficilement réalisable en compagnie de deux petits impatients.

Enfin, nous allons visiter le HMS Belfast, un imposant croiseur rescapé de la flotte britannique, ayant participé au débarquement en Normandie. Les reconstitutions de scènes de la vie des marins à bord de ce monstre sont criantes de vérité. Prévoir pas mal de temps, c'est un vrai labyrinthe.








Ensuite, eh ben on est fatigué, après toutes les émotions de la journée. Sur le chemin du retour, nous faisons une très rapide incursion au Tate Modern, et enfin, allons prendre un taxi. Les taxis londoniens, c'est top. Entre le moment où vous vous dites que vous aimeriez en trouver un et celui où vous vous retrouvez dedans, il se passe en moyenne une minute, tant les rues en sont infestées. Enfin, infestées n'est pas le bon mot, qui convient mieux à ces abominables fast-food. Non, ces taxis sont décidement uniques, leurs chauffeurs très sympas, et en plus, chose étonnante, peu cher.

Le soir, nous allons manger dans un autre excellent restaurant où nous dégustons le meilleur houmous du monde. Si si. Ne pas oublier par contre de faire les emmerdeurs qui demandent l'arrêt de la clim. Ils sont fous dans cette ville avec la clim', partout elle est à fond (sauf dans le métro où l'on rôtit comme du poulet). Pourtant, ce n'est pas exactement qu'il fait 35° à l'extérieur.... C'est un mystère british de plus, très désagréable celui-là. La grosse crève en plein été, pas pour moi merci.

Et pis dodo.

Le lendemain, il s'agit de ne pas traîner, nous avons rendez-vous avec Liz pour un petit thé matinal.






C'est nous dans le carrosse. Oui.

Ensuite, ou peut-être était-ce avant, nous suivons notre pote Routard qui nous a filé un tuyau: à St-James Park, il y a tout plein d'écureuils trop mignons.



Si vous êtes plus futé que la famille Surlamontagne, vous vous serez muni de quoi nourrir ces adorables petites choses. Sinon, vous serez royalement ignoré. Et non, M. Montagnard, ce ne sont pas des rats avec une queue. Ce sont des né-cu-reuils.

Autre jolie rencontre...



Petit détour obligé par "Bing Ben" ;-) ...






... avant de poursuivre notre périple vers le Natural History Museum, magnifique musée plein d'affreux touristes (non, nous ne sommes pas des touristes puisque la moitié de la famille est anglaise :-) ). Notre principale motivation pour y aller était de visiter l'aile consacrée aux dinosaures, apparemment très impressionnante. Apparemment, car pendant que nous faisions la queue, nous avons vu une pancarte "Sorry, the dinosaurs are on holiday". Sans blague, un problème technique peut-être?

Prochain passage obligé...



Et puis retour vers nos pénates, en bus à deux étages quand même (le carrosse n'était plus dispo)






Le soir, nous allons nous consoler de notre dure journée dans un chinois michelinisé (et fortement climatisé, lui aussi), le Kai . Expérience culinaire d'exception, si vous y allez, ne pas louper les crevettes au wasabi, une vraie tuerie.

Après, nous nous transformons en parents indignes qui vont coucher leurs enfants avant d'aller se pinter au pub du coin. So british!

Et voilà, ce fût tout pour notre escale londonienne... Le lendemain matin, départ en train pour le Shropshire, ses moutons, ses beaux-parents, sa campagne verdoyante (et sa cuisine un poil moins raffinée que celle de la capitale)...





Bye London, see ya!

Angleterre part one - déboires aériens

Comme nous ne pouvons pas faire chaque année de voyage lointain ou exotique, nous avons décidé cette année d'aller en Angleterre, patrie du Montagnard. Il faut dire que ses parents y vivent, donc le prétexte est tout trouvé. De plus, le meilleur ami du Montagnard sus-mentionné a eu la bonne idée d'acquérir un appartement à Londres, en plein Mayfair, qu'il a généreusement mis à notre disposition.


Une fois décidé notre périple, d'abord Londres, puis le Shropshire, il a fallu décider de la manière de s'y rendre. En avion, of course. Mais avec quelle compagnie? Nous étions très réticent à choisir EasyJet, vu les déboires relayés par les médias ainsi que plusieurs de nos amis. British Airways? Trop cher. Restait Swiss. Après quelques investigations sur le web, nous nous sommes rendu compte que ce n'était pas beaucoup plus cher qu'Easyjet, et qu'en plus avec eux on pouvait atterrir à London City, en plein Londres. Parfait! Et puis Swiss, c'est suisse, donc c'est fiable, non?


Non.


Notre vol était prévu un lundi à 17h30. En nous amenant à l'aéroport, une amie nous racontait encore ses dernières mésaventures (elle en avait connu d'autres) avec Easyjet. Un vol prévu à 7h du matin, qui est finalement parti à 11h30. Quand on est seule avec deux jeunes enfants, c'est galère. Enfin bref, nous nous réjouissions une fois de plus de notre choix judicieux.


Arrivée à l'aéroport, check-in, passage de la sécurité, petit arrêt au duty-free, arrivée à la porte d'embarquement, le vol est annoncé à l'heure,tout est parfait! A 17h20, l'appel est fait pour l'embarquement, d'abord les passagers ayant un siège entre les numéros 10 et 20, ça tombe bien c'est nous. On passe donc la porte d'embarquement, et là, on nous arrête, il faut attendre. Apparemment ils ont embarqué trop vite, l'avion n'est pas prêt. Pas grave, on s'assied sur les marches de l'escalier pour attendre.

J'en profite pour prendre des photos, écrivant déjà mon blog dans ma tête. Je me voyais déjà fanfaronner sur un ton narquois:

Nous, prendre cette compagnie? Hé hé, que non, pas pour nous les emmerdes, merci bien (rire sardonique)



Nous, Mâdâââme, nous avons nos standards. Le low cost, bouh, quelle horreur!



Bref. Cinq minutes passent, puis 10. Et puis, l'appel: il y a 15 minutes de retard, il faut refluer vers la salle d'embarquement, on nous tiendra au courant.

Les quinze minutes passent. Et puis, nouvel appel...




"Nous sommes au regret d'informer les passagers à destination de London City vol machin truc que le vol est annulé pour cause de problème technique. Merci de vous rendre au guichet Swiss dans la hall du check-in pour de plus amples informations".

La famille Surlamontagne se décompose, intègre la nouvelle, puis se précipite à travers l'aéroport pour joindre ledit guichet. On a bien fait, cela nous a permis d'être en début de file.

Là on nous apprend que les places sur le vol du soir sont données en priorité aux personnes résidant à Londres et que nous pourrons aller sur le vol de 7.30. Pas moyen de rester à l'hôtel, tous les hôtels à des km à la ronde sont pris à cause de je ne sais quelle manifestation stupide. Retour à la maison, donc, sans nos valises, en taxi (payé par Swiss mais il a fallu
insister! Et on nous a prévenu que le taxi ne serait pris en charge que dans un sens... Heureusement, un ange était d'accord de se lever à 6h00 le lendemain pour nous emmener à l'aéroport).

Trop bizarre de revenir à la maison... Je déteste les faux départ. En même temps, c'est comme ça, et puis heureusement il y a des salades dans le potager.

Le lendemain donc, rebolotte. Moi toute stressée "et si le vol est à nouveau annulé?", "et si dans le grand foutoir de la veille ils avaient fait du sur-booking?" "et si nos valisent étaient parties à Casablanca?". Mais on a refait tout le circuit sans problème, jusqu'à, enfin, être assis sur nos sièges. Au départ on étaient les 4 disséminés dans l'avion, mais nous avons réussi à obtenir à être deux par deux, même si c'était à plusieurs rangées d'intervalle.

Et enfin, on décolle. Tout se passe bien, on nous sert café et croissant, je suis relativement détendue, après tout c'est un vol court. Puis le pilote nous annonce un atterrissage dans une vingtaine de minutes, nous informe de la météo à Londres etc. Là je commence un peu à stresser, car le Montagnard m'a avertie que les atterrissages à London City sont un peu plus spectaculaires qu'ailleurs car la piste est très courte, et accessible de ce fait seulement aux petits avions, qui doivent descendre plus rapidement, ce qui peut apparement donner l'impression que l'avion pique un peu du nez. Donc je ne me réjouis pas.

Mais l'avion amorce sa descente, et je me dis que si ce n'est pas pire que ça, ça va. Londres se déroule en dessous de nous, Petit Bonhomme cherche avec avidité à repérer "Bing Ben" ;-). Le pilote dit "landing ten minutes". Cool!

Vous ai-je dit que je n'aime pas l'avion? Contre toute logique, quand l'atterrissage est tout proche, j'ai l'impression d'être sauvée et je pourrais presque déjà me détacher en sifflotant, me lever pour récupérer mon sac, genre c'est bon on y est. Pourtant, je sais bien que statistiquement, l'atterrissage constitue, tout comme le décollage, le moment le plus dangereux.

Bref. Peu de temps après que le pilote ait dit "landing ten minutes", qu'on ait entendu le train d'atterrissage sortir, que les flaps soient descendus, l'avion a accéléré, a rentré ses flaps, et repris de l'altitude.


Euh...


Keskispasse?


Surtout, rester calme. Il doit y avoir une explication. Peut-être des vents contraires, l'obligeant à prendre la piste dans l'autre sens?

Mais l'avion continue à monter, et à voler tout droit. Là mon cerveau se met à fonctionner à toute allure. Et le plus flippant, c'est qu'il n'y a aucune information. Silence radio dans le cockpit. Le pilote a-t-il fait une crise cardiaque et le co-pilote panique? Les pneus sont-ils crevés? La situation est-elle si grave qu'il n'ose pas nous annoncer notre mort prochaine? Ou bien a-t-il bêtement pété les plombs et décidé de tenter la première traversée de l'Atlantique en Jumbolino?

Enfin, après de longues minutes, durant lesquelles je tente de garder une voix normale afin de ne pas contaminer Petit Bonhomme avec ma peur grandissante, le micro grésille. Suite à un problème technique, nous ne pouvons pas atterrir à Londres, il faut aller ailleurs. En l'occurrence, Stansted. "Landing 15 minutes" nous dit-il. Ouais ouais, j'ai déjà entendu ça coco. Landing or crashing, telle est la question.

Là je mets en pratique toutes mes connaissances en sophrologie, relaxation, respiration consciente etc. pour me calmer, et surtout pour maîtriser les tremblements qui agitent tout mon corps. Mon fils est fâché que nous n'ayons pas atterri, alors que le but était si proche, et pas inquiet pour un sou. Je fais de mon mieux pour banaliser le truc, mais je peux vous dire que je n'en mène pas large.

Mais finalement, on se pose! Jamais je n'ai été aussi heureuse, que dis-je, HEU-REUSE, de retrouver le cher plancher des vaches. Comment va-t-on rejoindre Londres maintenant, je m'en fous. A dos d'âne ou à pied, who cares? On est en vie et c'est tout ce qui m'importe!

27 juin 2011

Brèves - mai juin 2011

Ne pas se fier au plumage... Les suisses connaissent Globus, grand magasin de luxe, temple du bon goût et de la consommation haut de gamme. Mmmmmm. Et si on allait voir l'envers du décor? Commençons par le pire: l'autre jour, j'étais dans les toilettes dudit magasin, en train de me laver les mains. Et je vois surgir une femme d'un des cabinets, ignorer le lavabo, sortir et aller reprendre direct sa place derrière le comptoir de la boulangerie (c'est le coin Food de Globus, où il y a divers stands de bouffe chic). Miam. Et bon appétit!

Et au stand des crèpes, la mozzarella est M-budget. Je n'ai rien contre les produits M-budget, mais je trouve ça super cheap. Si Globus veut donner une image luxe et haut de gamme, il faut assumer jusqu'au bout. Non? Et proposer une mozzarella de bufflonne de derrière les fagots, ce serait bien je trouve. Mais bon, j'imagine que cela nuirait au PROFIT. La classe se perd, c'est dommage.




En cette fin de printemps, alors que toute l'europe était terrorisée par le concombre tueur, des centaines de personnes continuaient de mourir sur les routes, dans l'indifférence générale. Cherchons à comprendre. Je cherche.




Vos enfants aussi arrivent à la fin de cette année en tirant un peu la langue, fatigués, n'ayant qu'une hâte, être en vacances? En attendant le jour béni de la liberté retrouvée, vous pouvez toujours les emmener chez Manor où de joyeuses pancartes "back to school" les attendent. Ils pourront ainsi se remonter le moral en choisissant déjà leur trousse pour la rentrée 2011-2012. Elle est pas belle la vie?






En attendant, moi je suis fière de ma fille!



Du coup il fallait au moins un petit carré estival pour fêter ça...







Et un peu moins fière de moi après une soirée trop (trop) arrosée... Avec une amie, nous nous sommes laissées entraîner à une soirée Jungle Gay Party, au Mad à Lausanne.



Ah là là, quel coup de vieux, 15 ans que je n'étais pas retournée dans une des antres de ma folle jeunesse... Bien. Donc les soirées gays, c'est sympa mais moins déjanté que j'avais espéré. L'avantage quand on est une fille dans ce genre de soirée, c'est que personne ne nous emmerde. On peut danser avec une paix royale sans se faire harponner voire tripoter par des blaireaux lourdingues. L'inconvénient, c'est qu'on est littéralement des pots de fleurs. Non, des rideaux de douche transparents. Personne ne nous voit, en fait ;-)

(Petite info utile: il ne faut pas être pressé d'aller aux toilettes, car ces messieurs vont TOUJOURS à deux aux toilettes ;-) Et ils ne sont pas sectaires, ils vont chez les femmes AUSSI )

Bref, j'ai donc bu. Trop. Beurk. Pas bons les mélanges vin/vodka, non non. Je crois que mon taux d'alcoolémie n'est pas redescendu en-dessous des 0.5 pendant 24 bonnes heures. Conclusion: plus jamais, j'ai bien enregistré la leçon. Je n'ai plus 20 ans...