23 juillet 2011

Angleterre part one - déboires aériens

Comme nous ne pouvons pas faire chaque année de voyage lointain ou exotique, nous avons décidé cette année d'aller en Angleterre, patrie du Montagnard. Il faut dire que ses parents y vivent, donc le prétexte est tout trouvé. De plus, le meilleur ami du Montagnard sus-mentionné a eu la bonne idée d'acquérir un appartement à Londres, en plein Mayfair, qu'il a généreusement mis à notre disposition.


Une fois décidé notre périple, d'abord Londres, puis le Shropshire, il a fallu décider de la manière de s'y rendre. En avion, of course. Mais avec quelle compagnie? Nous étions très réticent à choisir EasyJet, vu les déboires relayés par les médias ainsi que plusieurs de nos amis. British Airways? Trop cher. Restait Swiss. Après quelques investigations sur le web, nous nous sommes rendu compte que ce n'était pas beaucoup plus cher qu'Easyjet, et qu'en plus avec eux on pouvait atterrir à London City, en plein Londres. Parfait! Et puis Swiss, c'est suisse, donc c'est fiable, non?


Non.


Notre vol était prévu un lundi à 17h30. En nous amenant à l'aéroport, une amie nous racontait encore ses dernières mésaventures (elle en avait connu d'autres) avec Easyjet. Un vol prévu à 7h du matin, qui est finalement parti à 11h30. Quand on est seule avec deux jeunes enfants, c'est galère. Enfin bref, nous nous réjouissions une fois de plus de notre choix judicieux.


Arrivée à l'aéroport, check-in, passage de la sécurité, petit arrêt au duty-free, arrivée à la porte d'embarquement, le vol est annoncé à l'heure,tout est parfait! A 17h20, l'appel est fait pour l'embarquement, d'abord les passagers ayant un siège entre les numéros 10 et 20, ça tombe bien c'est nous. On passe donc la porte d'embarquement, et là, on nous arrête, il faut attendre. Apparemment ils ont embarqué trop vite, l'avion n'est pas prêt. Pas grave, on s'assied sur les marches de l'escalier pour attendre.

J'en profite pour prendre des photos, écrivant déjà mon blog dans ma tête. Je me voyais déjà fanfaronner sur un ton narquois:

Nous, prendre cette compagnie? Hé hé, que non, pas pour nous les emmerdes, merci bien (rire sardonique)



Nous, Mâdâââme, nous avons nos standards. Le low cost, bouh, quelle horreur!



Bref. Cinq minutes passent, puis 10. Et puis, l'appel: il y a 15 minutes de retard, il faut refluer vers la salle d'embarquement, on nous tiendra au courant.

Les quinze minutes passent. Et puis, nouvel appel...




"Nous sommes au regret d'informer les passagers à destination de London City vol machin truc que le vol est annulé pour cause de problème technique. Merci de vous rendre au guichet Swiss dans la hall du check-in pour de plus amples informations".

La famille Surlamontagne se décompose, intègre la nouvelle, puis se précipite à travers l'aéroport pour joindre ledit guichet. On a bien fait, cela nous a permis d'être en début de file.

Là on nous apprend que les places sur le vol du soir sont données en priorité aux personnes résidant à Londres et que nous pourrons aller sur le vol de 7.30. Pas moyen de rester à l'hôtel, tous les hôtels à des km à la ronde sont pris à cause de je ne sais quelle manifestation stupide. Retour à la maison, donc, sans nos valises, en taxi (payé par Swiss mais il a fallu
insister! Et on nous a prévenu que le taxi ne serait pris en charge que dans un sens... Heureusement, un ange était d'accord de se lever à 6h00 le lendemain pour nous emmener à l'aéroport).

Trop bizarre de revenir à la maison... Je déteste les faux départ. En même temps, c'est comme ça, et puis heureusement il y a des salades dans le potager.

Le lendemain donc, rebolotte. Moi toute stressée "et si le vol est à nouveau annulé?", "et si dans le grand foutoir de la veille ils avaient fait du sur-booking?" "et si nos valisent étaient parties à Casablanca?". Mais on a refait tout le circuit sans problème, jusqu'à, enfin, être assis sur nos sièges. Au départ on étaient les 4 disséminés dans l'avion, mais nous avons réussi à obtenir à être deux par deux, même si c'était à plusieurs rangées d'intervalle.

Et enfin, on décolle. Tout se passe bien, on nous sert café et croissant, je suis relativement détendue, après tout c'est un vol court. Puis le pilote nous annonce un atterrissage dans une vingtaine de minutes, nous informe de la météo à Londres etc. Là je commence un peu à stresser, car le Montagnard m'a avertie que les atterrissages à London City sont un peu plus spectaculaires qu'ailleurs car la piste est très courte, et accessible de ce fait seulement aux petits avions, qui doivent descendre plus rapidement, ce qui peut apparement donner l'impression que l'avion pique un peu du nez. Donc je ne me réjouis pas.

Mais l'avion amorce sa descente, et je me dis que si ce n'est pas pire que ça, ça va. Londres se déroule en dessous de nous, Petit Bonhomme cherche avec avidité à repérer "Bing Ben" ;-). Le pilote dit "landing ten minutes". Cool!

Vous ai-je dit que je n'aime pas l'avion? Contre toute logique, quand l'atterrissage est tout proche, j'ai l'impression d'être sauvée et je pourrais presque déjà me détacher en sifflotant, me lever pour récupérer mon sac, genre c'est bon on y est. Pourtant, je sais bien que statistiquement, l'atterrissage constitue, tout comme le décollage, le moment le plus dangereux.

Bref. Peu de temps après que le pilote ait dit "landing ten minutes", qu'on ait entendu le train d'atterrissage sortir, que les flaps soient descendus, l'avion a accéléré, a rentré ses flaps, et repris de l'altitude.


Euh...


Keskispasse?


Surtout, rester calme. Il doit y avoir une explication. Peut-être des vents contraires, l'obligeant à prendre la piste dans l'autre sens?

Mais l'avion continue à monter, et à voler tout droit. Là mon cerveau se met à fonctionner à toute allure. Et le plus flippant, c'est qu'il n'y a aucune information. Silence radio dans le cockpit. Le pilote a-t-il fait une crise cardiaque et le co-pilote panique? Les pneus sont-ils crevés? La situation est-elle si grave qu'il n'ose pas nous annoncer notre mort prochaine? Ou bien a-t-il bêtement pété les plombs et décidé de tenter la première traversée de l'Atlantique en Jumbolino?

Enfin, après de longues minutes, durant lesquelles je tente de garder une voix normale afin de ne pas contaminer Petit Bonhomme avec ma peur grandissante, le micro grésille. Suite à un problème technique, nous ne pouvons pas atterrir à Londres, il faut aller ailleurs. En l'occurrence, Stansted. "Landing 15 minutes" nous dit-il. Ouais ouais, j'ai déjà entendu ça coco. Landing or crashing, telle est la question.

Là je mets en pratique toutes mes connaissances en sophrologie, relaxation, respiration consciente etc. pour me calmer, et surtout pour maîtriser les tremblements qui agitent tout mon corps. Mon fils est fâché que nous n'ayons pas atterri, alors que le but était si proche, et pas inquiet pour un sou. Je fais de mon mieux pour banaliser le truc, mais je peux vous dire que je n'en mène pas large.

Mais finalement, on se pose! Jamais je n'ai été aussi heureuse, que dis-je, HEU-REUSE, de retrouver le cher plancher des vaches. Comment va-t-on rejoindre Londres maintenant, je m'en fous. A dos d'âne ou à pied, who cares? On est en vie et c'est tout ce qui m'importe!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

En plus c'était le *même* avion qui n'a pas pu décollé lundi...ah ces vieux avions "made in england".

Le Montagnard.