Mais même les meilleures choses demandent de la variété. En 2012, nous avons eu envie d'autre chose. La Bretagne, peut-être, qui m'appelle depuis un moment. Ou la Corse, dont on m'a si souvent vanté la beauté. Et puis a surgit l'idée de l'Italie. Mais l'Italie, c'est grand. Sur les conseils d'amis, nous avons d'abord porté notre choix sur un hôtel sympathique et familial en Ligurie, où nous aurions été en été. Le genre d'hôtel où il n'y a rien d'autre à faire que ne rien faire. Mais les enfants ne sont pas fan de la mer, et puis il n'y avait pas de piscine. Et pourquoi pas la Toscane? Si belle et magique d'après les on-dit. Quelqu'un m'a affirmé que si on aime la Provence, on ne peut qu'adorer la Toscane, qui est encore plus mieux bien. Soit.
Justement, des amis ont découvert à Noël dernier un charmant hôtel près de Florence et nous l'ont chaudement recommandé. Pendant quelques jours, notre coeur a balancé: Ligurie ou Toscane? La Toscane en plein été, il paraît que c'est à éviter, tant la chaleur y est écrasante. Bon. Et si on allait en Toscane, mais à Pâques? Ainsi fût décidé.
Voilà donc le récit de nos vacances pascales dans le pays en forme de botte...
J 1 - La Commedia della Pentola, Lu
Plus de 7h de route méritent bien une petite étape. Après farfouillage sur les sites d'agriturismo, j'ai trouvé cet hôtel à mi-chemin. Seulement 3 chambres, c'est pile dans nos habitudes de lieux authentiques à taille humaine.
Lundi de Pâques, nous prenons tranquillement la route vers 10h. Ni la chaleur, ni le trafic ne justifient à ce moment de l'année de partir à 5h du mat'. En effet, il n'y a aucune circulation et le trajet est très fluide. Passé le tunnel du Grand-Saint-Bernard, nous nous arrêtons pour une pause pic-nic. Puis Aoste, puis l'autoroute qui nous fait traverser le Piémont.
Puis nous voilà embarqués sur des routes non goudronnées. Hum. Toujours des champs à perte de vue, mais le paysage devient plus vallonné et joli. On commence quand même à se demander où nous sommes. Au milieu de nulle part, visiblement.
Et puis nous passons une ferme sur la route toujours gravillonnée, des champs à gauche, des champs à droite, et puis, rien... Et la dame qui habite dans le GPS qui nous annonce: "Vous êtes arrivés". Ah. We're fucked, en conclut le Montagnard.
Après quelques instants d'hébétude, nous allons de l'avant, malgré les injonctions de Catherine "à faire demi-tour dès que possible". C'est ça ma grande, à moins que notre hôtel soit souterrain, tu es aussi larguée que nous. Nous finissons par croiser un indigène à qui nous demandons notre chemin. C'est pratique, le langage des mains. Nous sommes apparemment, tout compte fait, sur la bonne route. Il faut continuer puis aller "a sinistra". Ok ok.
Puis apparait un groupement de jolies maisons piémontaises sur une colline. On y croit!
Et on fait bien, car enfin nous arrivons à la Commedia della Pentola. Qu'est-ce que c'est joli! Des collines, des champs et cet hôtel plus que charmant. J'aime bien le milieu de nulle part. Nous sommes enchantés par notre chambre joliment décorée et très cosy, puis nous allons faire un tour à pied. Clairement, ce n'est pas là que nous allons pouvoir boire un verre. Retour à la voiture, direction le village voisin, Lu. Nouvelle impression d'être dans un lieu fantôme. Tout est fermé, il n'y a personne.
Retour à l'hôtel, où nous attendons l'heure du repas, alle otto. Pfff, c'est long. Enfin nous prenons place dans une grande salle voûtée, en pierre, à la déco limite kitch mais l'ensemble a son charme. En Italie, on ne vous demande pas si vous voulez un apéro, on vous l'amène d'emblée. Puis dans un mélange d'italien, de français et d'anglais, nous apprenons qu'il n'y a pas de carte, mais un seul menu, composé de plats du terroir. Bon, c'est pas terrible terrible mais on va dire que c'est authentique. Quand aux prix, mystère. Espérons que nous n'aurons pas de mauvaises surprise demain. Et puis, dodo.
J 2 Monsignor della Casa, Borgo San Lorenzo
Le lendemain, le petit déj est à l'avenant du repas de la veille: pas terrible. Pas grave, le café est bon! Cette fois, départ pour la Toscane. Le trajet entre Alessandria et Bologne est long long long. Au moins pas de risque de se tromper, l'autoroute file tout droit, sans même une petite courbe. Nous traversons des zones industrielles et agricoles, c'est d'un ennuyeux. Après Bologne, nous voyons les premiers panneaux "Firenze". On touche au but. Et enfin, après plus de 4h, nous arrivons au terme de notre périple et débarquons au Monsignor della Casa, magnifique resort toscan.
Des petits groupements de bâtiments harmonieusement disposés en pleine campagne, un accueil adorable et chaleureux et la découverte de l'appartement "Noce". Nous sommes conquis. Le restaurant est malheureusement fermé le mardi soir, il nous faut donc reprendre la voiture pour aller manger, ce que nous faisons à Scarperia, petit bourg médiéval. Nous commençons par un apéritif dans une charmante "enoteca". Encore une fois, l'accueil est cordial et nous sommes servis comme des rois. J'aime les italiens!
J 3 Firenze
Nous prenons le train pour Florence toute proche, où nous arrivons sous un orage dantesque. Evidemment, nous ne sommes pas équipés pour affronter la pluie diluvienne. Les parapluies sont restés à l'hôtel, forcément, sinon c'est pas drôle. Dans la gare, nous croisons une dizaine de vendeurs de parapluie très très insistants. Pas le choix, on en achète deux pour 10 euros. A ce prix là, vous pensez bien que c'est de la merde n'est-ce-pas? Vous avez raison. Et le Montagnard, et moi, nous transperçons l'index droit avec une tige métallique. Bon, Florence sous une météo pareille n'est pas franchement très engageante. Je n'ai qu'une envie, me planquer dans un café pour me réchauffer. Ce que nous faisons pour mettre la suite du programme au point. Verdict, le Duomo et après on verra. Mais voilà, il y a une longue file d'attente de parapluies. Non merci. Alors nous allons du côté du Campanile di Giotto où miracle il n'y a personne.
(photo prise le lendemain...)
18 euros plus tard, nous avons le droit de grimper les 415 marches, allez hop. J'imagine que par beau temps la vue de tout en haut doit valoir son pesant de pasta, mais sous la pluie battante je n'ai pas trop envie de m'attarder.
(photo prise le jour même ;-) )
On redescend, on va manger et on reprend le train. On reviendra!
J 4 Firenze, ancora
Nous n'avons pas de bol avec la météo. Hier nous avons regardé le journal et il semble qu'aujourd'hui soit la meilleure journée. Traduction, pas trop de pluie. Dès vendredi, une forte perturbation atlantique va arriver, précipitations abondantes, vent, bla bla. Donc nous profitons de retourner à Florence. Ok il ne fait pas 20° et ciel bleu, mais le soleil darde quand même quelques rayons.
Quelle différence d'avec la veille! Le Montagnard est promu au rang de guide, et, Routard en main, nous mène voir le David. Bien sûr une longue file s'étend devant l'entrée. Tant pis. On se rabat sur le Duomo. Personnellement ça ne m'exalte pas plus que ça. Puis nos flâneries nous amènent vers le Ponte Vecchio.
Et, highlight de la journée, alla Bussola où d'après notre ami Routard on mange les meilleures pizza de Florence. En effet, c'est très bon. Mais il faut vraiment que je songe à arrêter de manger pendant au moins une semaine dès notre retour, j'ai l'impression de voir mes hanches et mon ventre gonfler à vue d'oeil. Après, pour aider notre digestion, nous allons manger une glace chez Grom. Miam (burp).
Puis nous allons visiter la plus vieille pharmacie du monde (1221 quand même). Je me réjouissais mais je suis déçue. Tout est en travaux et ce n'est pas du tout comme je l'imaginais. Un sprint plus tard et nous attrapons de justesse le train de retour. Un petit tour en VTT et ce sera l'heure, encore, de manger.
J 5 Glandouille
Bah ouais. Bon, on est quand même retourné à Scarperia pour faire le marché, acheter un peu de vino et d'oglio di oliva. Rapide escapade aussi dans l'outlet de Barberino, à 30 min d'ici.
Il faut dire que je reste un peu frustrée de nos deux escapades à Florence, où, dingue, je n'ai rien acheté. Mais rien. Dire que nous sommes dans le pays de la chaussure! Bref, il y a donc cet outlet tout proche, alors pourquoi pas? Pas, ça aurait été mieux... Rien trouvé, rien acheté. Il faut croire que Dieu Visa n'est pas avec moi. Cet endroit est vraiment étrange. On se croirait à Disneyland, mais avec des dizaines et des dizaines de magasins de marques diverses et variées. Au moins, j'ai compris une chose: un outlet sert à écouler les trucs les plus moches, ceux dont personne n'a voulu. Mais comme il y a jusqu'à 70% de rabais, ça donne l'impression de faire des affaires incroyables. Beuh. Autant pour l'authenticité...
J 6 Pas mieux
Une petite escapade pluvieuse à Borgo San Lorenzo, dont la vilaine banlieue ne laisse rien présager de son centre sympathique, ni qu'on y trouve une quantité hallucinante de "pasticceria". Vague tentative de shopping, mais décidemment les italiennes ne sont pas faites comme les autres. Ou du moins, pas comme moi.
Nous rentrons et déjà il est l'heure pour le montagnard et moi d'aller à nos rendez-vous massages au spa du resort (au spâââ du resôôrt, madâme).
Cela me rappelle une aventure datant de cet été (car en effet, je n'ai toujours pas fait le récit de nos vacances sud de la francesques. Et là, c'est un peu tard). Juste une adecdote, donc.
Nous nous étions arrêté dans un hôtel à Gréoux, dans les Alpes de Haute Provence, pour couper le voyage en deux. Ce n'est pas que l'hôtel était particulièrement horrible, c'est juste que le contraste entre la villa super grand luxe sur la baie de de Ste-Maxime du meilleur ami du montagnard, puis l'adorable maison villageoise d'un autre ami visité à Grimaud, n'était clairement pas en faveur de cet hôtel vieillot, plein de chambres et donc plein
Quoiqu'il en soit, j'avais réservé des massages. Je ne sais pas pourquoi, mais dans ma tête une masseuse ne peut pas être un masseur. Ben si, ça peut. Quand j'ai vu arriver cet homme au vague air d'Hannibal Lecter, j'ai pris peur. Ce devait être le réceptionniste du centre wellness. Ben non. C'était ma masseuse.
Gros malaise. Je ne m'étais pas du tout, mais alors pas du tout préparée à être massée par un psychopathe. J'étais mal, mais mal! Comme la bienséance ne me laissait pas partir en courant, j'ai collé un sourire figé sur mon visage, et hop. L'expérience fût tout sauf agréable (en plus la pièce était limite glauque) et je me suis juré qu'on ne m'y reprendrait plus.
Bref.
Cet après-midi, c'était une gentille mama italienne. Donc maintenant, je suis rrrrrrelax.
J 7 Glandouille e cavalli
Ce matin, il pleut, on cocoone. Cet après-midi, il fait beau (enfin!) et les enfants font du cheval au Ranch Ricavo.
Comme toujours en Italie, l'accueil est cordial et nous passons un très agréable moment. Bon, Miss Poups a hérité de Stella, qui clairement préférerait retourner à la sieste. Quant à Mister O, qui se retrouve seulement pour la 2ème fois à dos d'équidé, il est comme un poisson dans l'eau et la banane ne le quitte pas.
J 8 Le départ
Et voilà, le temps a passé si vite... Il est déjà l'heure de boucler les valises. Nous sommes bien tristes de devoir quitter cet endroit dont la magie a su nous saisir (c'est français ça? bref je me comprends). Nous reviendrons, c'est sûr! Mais en attendant, 7h de routes nous attendent.
A l'origine, la famille Surlamontagne devait faire une petite visite à la famille DansleValais, et profiter de voir les nièces/cousines qui grandissent bien vite. Mais ladite famille étant sous le coup d'un méchant virus de gastro et que nous n'étions que moyennement enthousiastes à l'idée de finir la semaine malades (encore que... ça aurait peut-être été le bon plan pour empêcher toute la pasta de virer en vilaine graisse?), nous avons changé nos plans pour passer une nuit à Verbier, où l'ami du montagnard déjà nommé dans ce récit possède un appartement.
Quel choc d'arriver dans la station sous la neige! Nous nous serions bien vus siroter un verre sur une terrasse et admirer les alpes se découpant sur le ciel bleu azur. Raté, pas pour cette fois. Mais nous avons conclut nos vacances avec un super repas. Et quand mon estomac est contente, je suis contente.
Impressions toscanes...
... me donnent envie de revenir, d'explorer, d'aller plus au sud et voir Sienne, Pise, San Gimignano, découvrir aussi les paysages sous un ciel plus clément, sentir les odeurs, voir les couleurs...
Oui, il faudra revenir. J'ai aimé les italiens et leur chaleur. Partout, nous nous sommes sentis bienvenus, vraiment bienvenus. Leur authenticité, leur joie, leur vivacité... Nous avons bien mangé, bu de l'excellent vin, du café savoureux,
Voilà... Ciao Italia!